Les phobies
Les phobies :
L’Agoraphobie, la claustrophobie, sont les parmi les plus fréquentes, mais connaissez-vous l’ Ailourophobie : la peur des chats ou encore la Philophobie, la peur de tomber amoureux ?
Une définition :
La phobie ou « phobie spécifique », est une peur ou une anxiété intense à propos d’un objet ou d’une situation unique, déclenchée soit par la présence de cet objet, soit par anticipation de sa présence. La phobie fait évidemment partie des troubles anxieux.
Statistiques :
En France, la prévalence de la phobie spécifique représenterait de 4.7 à 11.6% [1] de la population générale, selon les études. Le sexe ratio est de plus de 2 femmes pour 1 homme, sauf pour la phobie du sang (hématophobie) qui est de 1 pour 1 selon le site anxiété.fr [2]. Toujours selon ce site, les phobies en lien avec les animaux, l’environnement naturel, ou encore le sang, auraient le plus de chances d’apparaitre entre 5 et 9 ans, tandis que les phobies dîtes situationnelles (les lieux publics, l’avion, l’hôpital), montreraient deux grands pics d’apparition : durant l’enfance et autour de 20 ans.
Origine :
L’origine semble multiple : Génétique, environnementale, et psychologique.
Signes :
Les manifestations habituelles de l’anxiété :
- Sensations physiques : manque d’énergie, tremblements, tension musculaire, nausées, maux de tête, douleurs thoraciques, grincements de dents, bouche sèche, transpiration, bouffées de chaleur, étourdissements…
- Comportementales et thymiques (humeur) : irritabilité, sursauts, procrastination…
- Cognitives : difficultés de concentration, hypervigilance, inquiétudes répétées à propos de situations qui ne sont pas susceptibles de se produire (anticipation), incapacité à bloquer les pensées anxieuses, sentiments d’appréhension, agitation ou incapacité à se détendre, difficultés de sommeil…
- Pouvant aller jusqu’à l’attaque de panique : montée brusque d’une crainte ou d’un mal-être très intense qui atteint son apogée au bout de quelques minutes et qui est accompagné, entre autre, d’une sensation de danger extrême voire de mort imminente. Les phobies occasionnent une importante souffrance et l’évitement de l’objet ou de la situation en question. Elles peuvent concerner n’importe quel objet, situation ou même ressentis internes et surtout peuvent s’installer en une seule fois.
Quoi faire ?
- En parler à son médecin (traitant ou psychiatre) : des traitements médicamenteux peuvent être proposés.
- Pour ce qui est de l’approche non médicamenteuse : les thérapies Cognitive et Comportementale (TCC), sont parmi celles qui montrent les meilleurs résultats. Ces thérapies s’appuient sur l’exposition. Le principe de base de cette technique repose sur l’habituation, phénomène d’accoutumance dû à la répétition d’un stimulus (information perçue) ou d’une situation. En s’exposant de manière répétée à la situation problématique, on obtient une moins grande réactivité ou sensibilité à celle-ci. Au contraire l’utilisation de stratégies d’évitement renforcent la sensibilité et la réactivité à la situation problématique réelle ou imaginée à long terme. Pour être efficace elle doit respecter ces principes : être répétée, progressive, contrôlée, prolongée et accompagnée d’une technique de gestion des symptômes anxieux. Il existe différents types d’exposition : en imagination (in virtuo), virtuelle (TERV) ou réelle (in vivo).
La réalité virtuelle :
Pourquoi la réalité virtuelle est-elle devenue l’un des supports les plus utilisés pour proposer des thérapies d’exposition ? La réalité virtuelle est une technologie qui permet une immersion progressive déterminée et surtout très contrôlée, ce qui ne peut pas être le cas dans la réalité, ou en tous cas, très difficilement. De plus les apprentissages en réalité virtuelle sont plus facilement généralisables en situation réelle par la suite, puisqu’elles recréent des environnements comparables au nôtre soit au moyen de la 3D soit au moyen de vidéos à 360 degrés. D’après Dr Eric MALBOS, médecin psychiatre, chercheur et designer 3D : « les études comparatives de la TERV avec le traitement cognitivo-comportemental de référence (exposition in vivo) révèlent une efficacité équivalente voire supérieure de la TERV ».
Références :
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https://www.anxiete.fr/phobies-specifiques/quelques-chiffres/
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Inserm (dir.). Psychothérapie : Trois approches évaluées. Synthèse. Paris : Les éditions Inserm, 2004, X- 55 p. - (Expertise collective). - http://hdl.handle.net/10608/147
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https://www.youtube.com/watch?v=klAjphaYsfA&ab_channel=C2Care