Les addictions
Une définition :
Les addictions sont des pathologies agissant sur le cerveau et se traduisant par la dépendance à une substance ou à une activité. Les conséquences sont négatives pour la personne, sa santé, sa vie sociale, professionnelle, scolaire, son entourage…
Origine :
La survenue d’une addiction repose sur trois facteurs de risque : la vulnérabilité individuelle (génétique, biologique…), le produit et l’environnement.
Statistiques :
Plusieurs millions de personnes sont touchées en France. Pour ce qui est des substances, l’OFDT recence chez les 11-75 ans : – Alcool : 9 M d’usagers réguliers et 5 M d’usagers quotidiens – Tabac : 12 M d’usagers quotidiens – Cannabis : 1.3 M d’usagers réguliers, 850 000 usagers quotidiens – Cocaïne : 600 000 usagers quotidiens – MDMA/Ecstasy : 400 000 usagers dans l’année – Heroïne : 500 000 expérimentateurs Pour ce qui est des activités, il existe peu de données : – Les jeux de hasard et d’argent : 450 000 joueurs quotidiens
Signes :
– Perte de contrôle dans la consommation : quantité et durées plus importantes, efforts infructueux pour diminuer ou arrêter, temps passé important. – Consommation répétée dans des situations potentiellement dangereuses. – Perturbations personnelles, de santé, émotionnelles, sociales, professionnelles, scolaires et poursuite de la consommation malgré les répercussions négatives persistantes – Diminutions ou abandon des autres activités : sociales, ambitions ou objectifs profesionnels, loisirs… – Craving : besoin irrépressible de consommer – Tolérance ou accoutumance – Manifestations de sevrage
Comment :
L’addiction résulte de liens réciproques entre cerveau et comportements et s’installe en trois étapes : – Le circuit cérébral de la récompense, sous la dépendance de la dopamine peut être activé lors de la première consommation (ou activité) et la recherche de plaisir entretient et motive à consommer par conditionnement. D’autres systèmes de neurotransmition sont progressivement perturbés (sérotonine, endorphine). La tolérance et les effets du manque renforcent également la consommation.
– Progressivement le taux de dopamine diminue, le circuit de la récompense devient moins sensible à ce qui le stimulait habituellement et les décharges répétées de dopamine agissent sur le cerveau (amygdale) rendant la personne plus anxieuse, plus déprimée et moins motivée. Seule une augmentation de la dose de substance consommée (ou du temps de pratique) peut à la fois satisfaire le circuit de la récompense et soulager des conséquences de l’humeur. L’objectif de la consommation revient alors à sortir d’un état émotionnel désagréable.
– Enfin, l’altération des circuits de la récompense et des émotions interagissent avec avec les capacités d’autorégulation du cortex préfrontal, impliqué également dans la prise de décision, l’inhibition (capacité à gérer son impulsivité), on observe une perte de contrôle et un besoin irrépressible de consommer (craving) qui occasionne des rechutes, même quand le désir d’arrêter est fort.
Quoi faire ?
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/addictions/suivi
Ø S’informer :
Tabac info service : 39 89 Du lundi au samedi de 8h à 20h. Appel gratuit. Alcool Info Service : 0 980 980 930 de 8h à 2h, 7 jours sur 7. Gratuit et anonyme. Drogues info service : 0 800 23 13 13 de 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel est anonyme et gratuit depuis un poste fixe.Appel depuis un portable au coût d’une communication ordinaire : 01 70 23 13 13 Écoute cannabis : 0 980 980 940 De 8h à 2h, 7 jours sur 7 de 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe. Joueurs info service : 0 974 75 13 13 de 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel anonyme et non surtaxé Fil santé jeunes : 0 800 235 236, 7j/7 de 9h à 23h (service anonyme et gratuit) ou depuis un portable au 01 44 93 30 74
Ø En parler :
– À son entourage
– À son médecin
– À une association
Ø Se faire aider :
Le repérage, l’orientation et l’accompagnement relèvent souvent de plusieurs professionnels : libéraux, structures, associations :
– Lieux d’accueil et d’écoute pour les jeunes (Espaces Santé Jeunes, Maisons Des Adolescents, points accueil-écoute)
– Missions locales
– Médecin traitant
– Médecin psychiatre
– Psychologue
– CMP (centres médicaux psychologiques)
– CSAPA (centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie)
– CJC (consultations jeunes consommateurs)
– CAARUD : (centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues)
– Les soins résidentiels
– L’hospitalisation
Références :
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Association psychiatrique américaine. (2013). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5e éd.).